lundi 13 juin 2011

Alimentation de la femme allaitante



Généralités :

* L’humain est un omnivore, son alimentation est depuis des milliers d’années issue de la chasse et la cueillette : animale et végétale.
* De manière générale, les excès (sur-consommation ou au contraire restriction d’une classe d’aliments) peut entrainer des maladies (carences vitaminiques, anémie, obésité, maladies métaboliques ou cardiovasculaires…), souvent plus graves chez l’enfant (malformations fœtales, troubles endocriniens, troubles neurologiques...).
* Les éléments essentiels (acides gras essentiels, acides aminés essentiels, vitamines…) ne se trouvent pas tous dans les mêmes aliments, quelques uns ne se trouvent que dans l’alimentation d’origine animale, d’autres uniquement dans l’alimentation végétale.

Généralités alimentation et allaitement :

* L’allaitement ne nécessite pas forcément une alimentation idéale, mais simplement équilibrée et variée pour répondre à tous les besoins.

* Les besoins énergétique augmentent de 300 à 500 kcal pour une femme qui allaite.

*Les carences en Fer et vitamines du groupe B sont fréquentes chez les femmes françaises.

* L’alimentation n’influence pas la quantité de lait (sauf régime ou dénutrition, apport calorique inférieur à 1500 kcal/j) ni sa qualité.

*De manière générale, la composition des graisses du lait maternel est le reflet de l’alimentation maternelle, ce qui n’est pas le cas pour les autres composants du lait (protéines, glucides).
Les aliments « calories vides » et « gras sucrés » : sucreries, plats cuisinés, biscuits raffinés, matières grasses végétales hydrogénées…
favorisent la prise de poids et contiennent des « mauvaises graisses ».
Les acides gras polyinsaturés « bonnes graisses » (DHA, ac. linoléique, ac. arachidonique…) sont indispensables au développement cérébral, cellulaire et rétinien, d’autant plus chez les prématurés.
Si elle en consomme beaucoup, son lait sera plus riche en acides gras polyinsaturés.
Ils sont apportés par : œufs, poissons gras, huile de poisson.
Si la mère en consomme trop peu, le lait contiendra les acides gras polyinsaturés des réserves maternelles, épuisables. 


Particularités :


En tant que « marraine » non professionnelle de santé, nous tendons à repérer les femmes à risque pour les encourager à s’adresser à un professionnel de santé dès la grossesse, voire dès le projet d’enfant. Celui-ci saura évaluer la nécessité éventuelle d’une supplémentation à débuter le plus tôt possible.

- adolescentes : encore en croissance, besoins en calcium, vit D et A, carences en fer fréquentes, troubles alimentaires plus fréquents.
- obésité : sur-consommation de « gras sucré et calories vides », carences possibles, parfois insuffisance de lactation liée à des troubles endocriniens.
- maigreur.
- diabète : peut retarder la montée de lait.
- allergies : intérêt de l’allaitement pour l’enfant, limiter++ la consommation d’arachide pendant la grossesse et l’allaitement.
- grossesse gémellaire ou grossesses rapprochées : besoins nutritionnels très élevés.
- difficultés socio-économiques : alimentation peu variée, malnutrition et carences possibles.
 - végétariennes : ne consomment pas de viandes mais peuvent consommer selon les personnes des poissons, coquillages, laitages, œufs, peuvent avoir une alimentation équilibrée. 
- végétaliennes : consommation d’aucun aliment d’origine animale, parfois carences en fer et zinc. 
Nécessité absolue de supplémentation maternelle précoce en vitamine B12.


Le fer :

Le fer contenu dans le lait maternel est le mieux assimilé par le bébé (mieux que le fer médicamenteux ou contenu dans les préparations pour nourrissons).
A partir de 6 mois, il se peut que le lait maternel ne couvre plus tous les besoins en fer de certains nourrissons et une diversification progressive est suffisante, avec notamment des aliments riches en fer.
Un nouveau-né de mère carencée en fer peut présenter une anémie et avoir besoin d’une supplémentation en plus de l’allaitement.
La carence en fer chez le bébé peut favoriser les infections, être associée à une carence en zinc, entrainer une fatigue et un ralentissement du développement moteur.
On trouve du fer dans : viande rouge, abats, coquillages, poissons, cacao, légumes secs…

Folates et vitamines du groupe B : 

Les aliments qui en contiennent : fromages à pâte persillée, levure de bière, germe de blé, haricots secs, foie, légumes à feuilles vertes et choux…
La vit B12 se trouve exclusivement dans les tissus animaux.

Les nourrissons allaités de mamans végétaliennes peuvent avoir une carence en vitamine B12 si la mère n’est pas supplémentée. Les conséquences neurologiques peuvent être graves et irréversibles.
Un suivi médical évaluera la nécessité de supplémenter la mère dès le début de la grossesse et de l’allaitement.
Le zinc :

Un nourrisson diversifié tardivement ou uniquement avec des légumes peut présenter une carence en zinc, souvent associée avec une carence en fer. Elle peut entraîner une perte d’appétit, une stagnation staturo-pondérale voire une anorexie du nourrisson.
On trouve le zinc dans : œufs, pain complet, légumes secs, volailles, foie, cheval, huitres.

Calcium :

L’allaitement entraîne chez la mère une déminéralisation osseuse normale avec un remaniement et renouvellement du calcium à plus long terme dans l’organisme maternel (ce qui explique que l’allaitement aurait un effet protecteur sur l’ostéoporose).
Les besoins maternels sont importants pendant et après l’allaitement.
On en trouve dans : légumes et fruits secs, graines et fruits à coque (amande, sésame…), brocolis, chou frisé, coquillages, eaux minérales riches en calcium, cacao, produits laitiers.
Les produits laitiers ne sont donc pas obligatoires si les autres aliments sont consommés en quantité suffisante. Ils sont en général mieux digérés par les populations ayant une tradition d’élevage, préparés selon la méthode traditionnelle locale (fromages, lait fermenté, yaourts…).

Vitamine D :

La vit D est indispensable à l’assimilation du calcium, chez l’enfant comme chez la mère. Le corps peut la fabriquer grâce à l’exposition au soleil, on en trouve aussi dans : œufs, poissons gras, fromages.
En France, il est actuellement recommandé de supplémenter tous les nouveau-nés en vitamine D. 
Une carence en vit D peut entraîner un rachitisme.

Vitamine K :

Est un facteur de coagulation synthétisé par les bactéries du tube digestif ; Ce processus prend plusieurs jours chez un nouveau-né.
En France, il est recommandé de supplémenter en vit K tous les nouveau-nés pour la prévention du risque hémorragique néonatal. La dose de supplémentation française serait supérieure aux besoins réels et par rapport aux doses pratiquées dans d’autres pays.

Eau :

Seule boisson indispensable. La quantité d’eau consommée n’a aucune influence sur la quantité de lait (sauf déshydratation sévère).

Alcool :

La concentration d’alcool dans le lait maternel est corrélée au taux sanguin. L’alcool ne se stocke pas dans le lait maternel, il diminue lorsque le taux sanguin diminue, même si le lait n’est pas extrait. 
Le lait tiré dans les heures qui suivent la consommation d’alcool ne doit pas être donné au bébé. 
Par contre, il peut téter lorsque que le taux sanguin est redescendu et ce même si le lait n’a pas été extrait lors de la période où l’alcoolémie était élevée (réabsorption et élimination lorsque le taux sanguin descend).

La consommation de 2 verres d’alcool par jour pendant l’allaitement entraîne un retard psycho moteur chez l’enfant.
On ne connaît pas les conséquences de la consommation d’un verre occasionnel sur le développement du nouveau-né.

L’alcool, diminue la vigilance maternelle et contre-indique également le co-dodo et le portage en écharpe.

Caféine :

Les café, thé et coca contiennent de la caféine, excitant qui passe dans le lait maternel. Une consommation excessive est à éviter . Elle diminue l’absorption du fer chez la mère.

Médicaments,


Les aliments qui modifient la saveur du lait maternel :

Épices, chou…
Ne posent en général aucun problème s’ils font partie de l’alimentation habituelle de la mère.  Bébé en connaît déjà le goût à travers le liquide amniotique et le retrouve dans le lait maternel.
Ils sont donc plutôt appréciés par les bébés habitués et participent à l’apprentissage du goût.

L'introduction de nouvelles saveurs fortes pendant l'allaitement maternel peut contrarier le bébé.

Les intolérances et allergies via le lait maternel :

Les facteurs de croissance contenus dans le lait maternel protègent les cellules de la paroi du tube digestif du bébé et favorisent sa tolérance digestive aux aliments.

On retrouve dans le lait des fragments de molécules de certains aliments (fragments de protéines de lait de vache ou de gluten par ex). Ce « saupoudrage » permettrait de favoriser la tolérance à ces aliments.

Toutefois, des mères ont rapporté une mauvaise tolérance digestive chez leur bébé en consommant certains aliments, s’améliorant avec leur éviction notamment le lait de vache. 

Actuellement, certaines études conduisent cependant à recommander de limiter la consommation d’arachide par la mère lors de la grossesse et l’allaitement afin de réduire le risque d’allergie à l’arachide chez les enfants ayant un terrain familial allergique.


Petit topo sur: La vitamine B12

Pour qu'elle soit absorbée dans l'intestin grêle, elle doit être combinée à un facteur intrinsèque: une protéine fabriquée dans l’estomac.
Les récepteurs nécessaires à l'absorption se trouvent dans l'iléon, le troisième segment de l'intestin grêle.
La vitamine est fabriquée par une bactérie et un fungie et non par des levures ou des plantes supérieures.... Afficher davantage
Des bactéries favorable se trouve en grand nombre dans le trac gastro-intestinal des animaux (et humains).
L'apport journalier moyen est de 2 à 6 μg.

Besoins quotidiens (en moyenne)
- Chez l'enfant : 1 à 2 microgrammes
- Chez l'adolescent ou l'adulte : 3 microgrammes
- Chez la femme enceinte : 4 microgrammes
- Pendant l'allaitement : 4 à 6 microgrammes


En µg pour 100g :
* Viande
o Foie de bœuf : 110
o Foie de mouton : 65
o Foie de veau : 60
o Rognons de bœuf : 35
o Rognons de veau : 25
o Foie de volaille : 20
o Rognons de porc : 15
o Viande cuite (moyenne)[3] : 1,9

* Poisson
o Hareng : 15
o Huîtres : 15
o Maquereau : 12
o Morue séchée : 10
o Crabe : 10
o Sardine : 10
o Saumon : 7
o Thon : 4
o Poisson cuit (moyenne)[3] : 2,5

* Produits laitiers
o Fromage frais : 8
* Œufs : 1,3


Pour les consommateurs d’œuf et produits laitiers pas de souci d’apport en B12.
Par exemple, une tasse de lait contient 0.9 micro gramme de B12, tandis qu'un yaourt de 2.30 décilitres en contient 1.5 micro gramme.
Il ne reste dans le lait stérilisé, bouilli ou en boite que la moitié environ de la quantité originelle de B12. (voir également les différents type de lait pour les APLV, chèvre, jument etc..)
Ceux qui obtiennent leur B12 en prenant des suppléments doivent s'assurer que ceux ci contiennent une forme active de la vitamine du nom de cyanocobalamine ou hydroxocobalamine.

La déficience en B12 peut être lente à se développer quand il y en a une réserve importante dans le foie.
Le régime typique de l'Américain en contient 5 à 12 micro gramme par jour, permettant au foi d'en faire une réserve substantielle.
On es
time qu'il y a 3000 micro gramme environ en réserve chez l'adulte et 30 à 50 micro gramme chez le nouveau né ou l'enfant.
Les personnes qui ont complètement abandonné la consommation de produit d'origine animale, peuvent vivre des années avant de voir des signes et des symptômes prouvant la présence d'un manque de B12 ou avant que des troubles du système nerveux soient manifestes.

Attention !
Les produits fermentés à base de soja, tels que MISO et TEMPEH, SHIITAKE (champignon sec) et algue commune la SPIRULINE et NORI ne contiennent pratiquement aucune B12.
Bien que ces aliments soient souvent vendus dans les magasins de santé comme étant "d'excellente sources de vitamine B12" et qu'ils soient consommés par la communauté macrobiotique, ils ne contiennent en réalité que très peu, au cas où ils y en auraient, de B12 active. Au contraire, ils contiennent un élément analogue à la B12 qui n'est pas actif et qui risque en fait de bloquer l'absorption de la véritable B12.

Donc on peut satisfaire ce besoin alimentaire soit en consommant des aliments auxquels on a ajouté de la B12 comme certaines céréales prêtes à la consommation, des boissons de soja fortifiées en B12 ou en prenant régulièrement un supplément de vitamine B12 (5 micro gramme prit chaque jour est adéquat)
Certains suggèrent que pour que la B12 soit mieux absorbée, il faut la mastiquer complètement.

(Petit rappel les suppléments en B12 doivent être la forme active de cynanocobalamine ou hydroxocobalamine .)

(Précision sur la carence chez l'enfant)

Un bébé né d'une mère n’ayant aucun apport de B12 (alimentaire ou en complément), risque de souffrir de déficience en B12 . Le fœtus peut ne pas en avoir reçu une quantité appropriée du fait que la plus grande partie des réserves de B12 chez le nouveau né provient du régime alimentaire de la mère pendant sa grossesse plutôt que de ses propres réserves.
Un manque en B12 peut se développer chez l'enfant nourri au sein durant les 3 à 6 premiers mois. L'enfant souffrant de cette déficience peut avoir des attaques d'apoplexie**, devenir apathique, léthargique, anémique, montrer des signes de retardement dans son développement et un manque de vigueur, et à longue échéance une atrophie cérébrale et un retard mental.

**L'apoplexie ou attaque d'apoplexie est un terme anciennement employé, plus général. C'est en fait l'effet visible de l'accident vasculaire cérébral : perte de connaissance, avec arrêt partiel ou complet des fonctions cérébrales, ou une attaque provoquant la perte de conscience ou la mort soudaine du patient (apoplexie foudroyante).

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